Le ministre de la Défense visite la base navale de Zeebrugge : « Une Marine forte est essentielle pour un pays ayant des intérêts commerciaux comme le nôtre. »

Notre Marine est un élément essentiel de notre Défense, de notre sécurité nationale et de notre prospérité. La Belgique est un pays résolument maritime : 400 navires en moyenne traversent la mer du Nord chaque jour. Nous possédons le deuxième plus grand port à conteneurs de l'Union européenne (Anvers) et le quatorzième au monde. La Belgique est le numéro un mondial en traitement automobile (car handling) et se classe à la 17e place en termes de compagnies maritimes. En outre, nous investissons davantage par habitant dans le commerce maritime que n'importe quel autre pays au monde. Au cours de la visite, le ministre a souligné l'importance croissante de la sécurité maritime, en particulier à la lumière des tensions géopolitiques grandissantes et des menaces hybrides. 

« En tant que nation commerçante ayant des intérêts économiques cruciaux et des ports dans et autour de la mer du Nord, nous devons investir dans une Marine forte, agile et moderne. La menace hybride grandissante, y compris celle des navires russes opérant dans nos eaux, montre que la vigilance et la préparation sont plus importantes aujourd'hui que jamais », a déclaré le ministre Francken. 

Menace hybride en mer du Nord 

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : en 2024, 166 navires russes ont navigué près de notre côte belge, soit une augmentation de 50 % par rapport à l'année précédente. De 85 en 2021 à 155 en 2024 : en trois ans, le nombre de passages de navires russes en mer du Nord a presque doublé. 57 de ces navires sont passés dans les eaux belges (quelque 3.500 km²), tandis que 40 autres ont navigué juste à l'extérieur de cette zone. 

La Défense réagit en surveillant de près ces navires. En 2024, les patrouilleurs belges ont dû escorter ou suivre des navires russes 63 fois. En outre, des hélicoptères maritimes ont été déployés à trois reprises pour des vols d'observation, et une surveillance continue est assurée depuis le Centre d'opérations maritimes ainsi qu'en étroite collaboration avec le Carrefour d’Information Maritime (MIK). 

Pionniers dans l'utilisation des drones : la Marine belge reste précurseur pour sa technologie moderne 

Les drones deviennent de plus en plus importants dans les guerres d’aujourd’hui, y compris en mer. La Belgique joue un rôle de pionnier dans ce domaine depuis plusieurs années. Saviez-vous que notre Marine utilise des drones pour détecter et désamorcer les mines marines depuis 1978 ? À l'époque, cela se faisait avec le PAP, un drone sous-marin commandé par câble, comme on le voit encore aujourd'hui dans certaines applications du conflit ukrainien. La technologie évolue, mais l'importance stratégique demeure. Aujourd'hui, la Marine belge poursuit l'intégration de drones avancés, à la fois sous l'eau et au-dessus de l'eau, afin de renforcer nos forces maritimes et notre sécurité. 

Visite au Carrefour d’Information Maritime (MIK) 

Au cours de sa visite, le ministre a également visité le MIK, la plateforme centrale de coopération pour la sécurité maritime. Le MIK est la composante Sécurité de la plateforme d'information maritime et est un partenariat entre la Marine (ministère de la Défense), la police de la navigation (police fédérale), les douanes (SPF Finances) et la Direction générale Navigation (SPF Mobilité et Transports). 

Les quatre services collaborent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour veiller au respect de toutes les lois en mer et détecter les activités illégales, qu'il s'agisse de la traite des êtres humains, de l'importation et du transit de stupéfiants, du passage de navires suspects, de rejets illégaux ou de pratiques de pêche interdites. 

Nouvelles capacités : les fusiliers marins renforcent notre Marine  

Dans ce contexte, la mise en place du régiment des fusiliers marins constitue un renforcement important. Cette nouvelle unité, également appelée « MarFus » en abrégé, est spécialisée dans la protection des ports, les opérations d'arraisonnement et la sécurité des navires. Les premiers fusiliers marins ont récemment achevé leur formation à la Navy Academy, après sept semaines d’entraînement intensif. 

Les MarFus continueront à se spécialiser dans les années à venir. D'ici 2030, le régiment vise à compter 80 membres actifs et un escadron opérationnel. En 2040, ce chiffre devrait augmenter pour atteindre 250 MarFus actifs, 250 réservistes et trois escadrons pleinement opérationnels. 

Le ministre a déclaré : « la mer du Nord est cruciale pour notre sécurité et notre prospérité » 

« Notre économie, avec les ports de Zeebrugge et d'Anvers, et notre approvisionnement en énergie (pensez aux parcs éoliens en mer du Nord) dépendent fortement de la sécurité et de la liberté des routes maritimes. La Marine joue un rôle clé dans la protection de ces intérêts vitaux. Grâce aux patrouilles en mer, à la mise en place de fusiliers marins et au travail du MIK, nous faisons d'importants progrès dans notre architecture de sécurité maritime. Mais il est clair que, compte tenu de la menace grandissante, nous devons investir davantage dans la surveillance, les capacités et la coopération avec nos partenaires », a conclu Theo Francken.