La Défense s'arme contre la menace croissante des drones et investit 11,7 millions d'euros dans des systèmes anti-drones

L'investissement prévoit l'équipement structurel des troupes belges avec des systèmes anti-drones portables et intégrés, tant pour les missions nationales qu'internationales. Le contrat sera conclu via le MACCE Support Partnership de la NATO Support & Procurement Agency (NSPA), garantissant un achat et un soutien efficaces dans le cadre de l'OTAN.

Réalité du champ de bataille moderne

« Les drones sont la nouvelle réalité de la guerre asymétrique. De l'observation à la propagande, de la guerre électronique au largage d'explosifs - nos adversaires utilisent massivement cette technologie parce qu'elle est bon marché, maniable et difficile à détecter », a expliqué le ministre Francken. « Nos systèmes de défense aérienne traditionnels ont été conçus il y a des décennies pour abattre des avions et des hélicoptères, pas pour intercepter de petits drones rapides. » 

Le ministre fait référence à l'escalade des attaques de drones dans les zones de conflit comme l'Ukraine et le Moyen-Orient, où les drones grand public sont convertis en armes mortelles.

Technologie éprouvée, capacité élargie

Ce nouvel achat s'appuie sur les expériences positives avec seize systèmes C-UAS que la Défense déploie depuis 2022. « Nos militaires sur le terrain sont satisfaits des systèmes anti-drones actuels, mais nous n'en avons simplement pas assez », a déclaré le ministre. « Ce dossier permet à davantage d'unités de disposer de cette technologie qui sauve des vies. »

Les systèmes C-UAS combinent différentes techniques : de la détection et identification au brouillage électronique et à la neutralisation physique. « Il n'existe pas de solution miracle contre tous les drones. C'est pourquoi nous investissons dans un mix de systèmes qui se complètent - des appareils portables pour les militaires individuels aux systèmes intégrés pour les véhicules et les bases. »

Nécessité stratégique

Selon les services de renseignement belges, la menace des drones va encore croître exponentiellement. « Nous ne pouvons pas attendre que nos militaires deviennent victimes d'une technologie qui est déjà disponible aujourd'hui dans n'importe quel magasin d'informatique », a averti le ministre Francken. « Investir dans la technologie anti-drones, c'est investir dans la vie de nos hommes et femmes en uniforme. »

L'investissement de 11,7 millions d'euros (hors TVA) est réparti sur quatre ans, avec 8,1 millions d'euros pour l'acquisition de nouveaux systèmes et 3,7 millions d'euros pour la maintenance et le soutien jusqu'en 2028.